
Mort en déportation le 26 octobre 1944 à Hersbruck (Allemagne).
Marcel (Georges, Ernest) Massuyeau est le fils du chef de la gare de Beillant, sur la ligne de Chartres à Bordeaux, en Charente-Inférieure. Il entre aux Chemins de fer de l’État le 10 avril 1911 comme élève piqueur à l’essai à Bécon-les-Bruyères au service de la Voie. Mobilisé, il combat pendant toute la Première Guerre mondiale. À son retour, il se marie avec Alice Reval le 12 février 1919. Le couple aura deux filles, Colette et Monique. Il reprend son service le 17 avril 1919 à Mantes, avant d’être muté à Vernon (Eure) comme piqueur à la Voie. Il est révoqué suite aux grèves de 1920 mais réintégré, par décision du 24 juillet 1924, dans le même emploi mais cette fois-ci à Paris-Montparnasse. Il gravit les échelons et devient chef de district de 1re classe à Vimoutiers, Mesnil-Mauger de 1927 à 1930, Saint-Jean-d’Angély de 1930 à 1933 et Parthenay de 1933 à 1935. Le 15 mars 1935, il est muté à Sainte-Pazanne en Loire-Inférieure.
Ce patriote choisit de résister. En mai 1943, il rejoint le réseau Cohors-Asturies sous le pseudonyme de « Le Moineau ». Grâce à son emploi, il fournit de précieux renseignements et facilite des passages pour des aviateurs alliés. Il s’emploie à couvrir toute la zone géographique de la Basse-Loire.
Mais, à partir de janvier 1944, les services allemands commencent à frapper le réseau. La Sipo-SD [Sicherheitspolizei-Sicherheitsdienst, police de sûreté et service de sûreté] appréhende Marcel Massuyeau dans son bureau à Sainte-Pazanne, le 20 mai 1944. Il est emmené et interné à la prison Lafayette à Nantes. Placé en détention de sécurité, il est transféré à Compiègne-Royallieu (n° 40336), préalablement à sa déportation le 18 juin au camp de concentration de Dachau (matricule 72766).
Dès la fin de la quarantaine, il est envoyé au travail forcé à Flossenbürg et dans son terrible Kommando d’Hersbruck, près de Nuremberg, où les détenus doivent déblayer des roches pour aménager des galeries souterraines. Il y meurt le 26 octobre 1944.
Décoré de la Croix de guerre, médaillé de la Résistance, Marcel Massuyeau a obtenu la mention « Mort pour la France » en juillet 1948 et le titre de Déporté résistant en avril 1964. Son épouse s’est vu délivrer deux attestations de reconnaissance : l’une signée par le général Eisenhower et l’autre par le gouvernement britannique. Quant à la SNCF, elle rappelle sa mémoire aux gares de Sainte-Pazanne, où une plaque lui est consacrée, et de Nantes. Son frère Paul Massuyeau participa activement aux combats de la libération de Paris.
Marcel Massuyeau. Service historique de la Défense, division des Archives des victimes des conflits contemporains (DAVCC).
SNCF, 118 LM 108/1 ; SNCF, 2008/024/ÉTAT/1029/8 ; SHD DAVCC, 21 P 514083 ; AD Loire-Atlantique, 1694 W 14, 1 J 1004 ; RM (informations de Carlos Fernandez) ; CGC ; FMD
Extrait de l'ouvrage Les Cheminots victimes de la répression, 1940-1945. Livre mémorial(Paris, Perrin/Rails et histoire/SNCF, 2017).